Pluie-neige-brouillard

Vendredi soir. Il pleut.
Je m'installe confortablement pour savourer Coeurs, le nouveau film d'Alain Resnais : portraits croisés de six personnages, frigorifiés par la solitude, dans un Paris enneigé.
Resnais ne pouvait pas trouver mieux comme quartier absolument glacial que celui de la bibliothèque Mitterrand. Tous cherchent à s'en sortir, tous ont l'air désabusé : c'est très beau mais vraiment glacé.
Tout au long du film, les personnages se croisent, Resnais agitant sa petite boule à neige pour faire virevolter les flocons sur la capitale et passer à la scènette suivante. Et tous finissent par s'éloigner. Même la voix de Claude Rich qui rythmait le film avec de succulentes tirades (rappelant la mère castratrice de Norman Bates dans Psychose) finit par s'éclipser.
Et quand arrive le mot FIN, au bout des 2 heures de film, j'ai eu l'impression d'avoir loupé quelque chose, j'aurai aimé en voir encore....pour comprendre !
Du coup je suis ressortie de la séance, à mon tour désabusée.
Vendredi soir tard. Dans le brouillard.